Jacques Pineau

Né dans une famille d’artisans créateurs dont il hérite du savoir-faire dans le champ des émaux sur métaux, Jacques Pineau se lance dans la création d’objets en émail cloisonné jusqu’en 1990, date charnière autour de laquelle il décide d’utiliser plus spécifiquement le verre comme médium de création. Ce passage au verre n’est pas une rupture, mais une continuation.

Ce changement lui permettra de transgresser certaines limites qui lui étaient imposées par les émaux sur métaux notamment le format et les volumes.
Son approche est expérimentale, faite de recherches sur la base de ses travaux antérieurs qui viendront sous-tendre ses œuvres comme un rappel symbolique.

Il trouve ses propres subterfuges, ses orientations personnelles qui le mèneront progressivement à la créa- tion de pièces originales et de propositions proches de l’univers de la peinture. A l’intersection de plusieurs genres, le travail de Jacques Pineau illustre parfaitement les préoccupations contemporaines du monde du verre.

Pierre-Augustin Marboeuf

Qui sont ici les poissons et les chiens ? On dirait qu’ils se confondent au génie de l’auteur comme les danseuses avec celui de Degas.
Pour les faire aussi dodus, pointus, mafflus, aigus, obtus, farfelus, infoutus de flotter, il faut les aimer d’un amour fou. Assez fou pour rêver qu’un jour les filets de tous les océans se mueront en langes pour tous les nouveaux-nés encore en quête de nageoires.

Jean Claude Luez

Comment ne pas voir le jazzman dans ces échappées, dans ces vagabondages, dans ces notes buissonnières, dans cette vivacité du trait, dans ce corps à corps d’encre creusant la matière, dans ces défis au cadre mélodique.

Comment ne pas percevoir les flammèches incendiant les bords, les coups de bec perçant la peau, fouillant la chair perdue, la pulpe d’une terre enfouie.
Comment ne pas voir dans les tiges charbonneuses, le feu, sans cesse, repris d’un souffleur de braises, d’un cracheur d’éclairs.

Chacune de ses projections élargit le cercle, tout en nous repositionnant au centre. Nous redevenons noyau, note bleue gorgée de sang de la terre.
Jean-Claude Luez, ce passe-marais met devant nos yeux ce que boit notre ombre. L’éclatante beauté des choses les plus frêles. Son encre met en fleurs la beauté cachée de la moindre gousse.

Jean-Claude Luez, ce taste-encre cingle nos nuits.

Han

La peinture est le moyen d’expression permettant de lever le voile sur des valeurs intimes tout en préservant le mystère.
Passer de la toile blanche impersonnelle et l’habiller de matières, découvrir en autodidacte les couleurs, les re- flets de nos états d’âme du moment et les faire vibrer à l’infini.

Apprivoiser les formes linéaires ou rondes et voir apparaître un figuratif aux envolées abstraites qui interpelle “les yeux qui observent”.
Si le langage de la peinture passe par l’aventure du regard, la puissance du ressenti, puis par l’imaginaire du spectateur, qu’il soit profane ou averti, je ne parle plus d’œuvres mais de bonheur artistique.

Accent majeur III
Accent majeur III

Maria Fiel

Sous des ciels de matin pâle, de midi flamboyant, de crépuscule lourd d’orages à venir, des scintillements d’ailes dessinent dans l’espace d’étranges signes.

Ascensions icariennes, piqués aquilins, parades roya- les, tout un univers de symboles exalte les aspirations archétypales de l’humanité.

Avec ses “Mondes Imaginaires”, Maria Fiel, en authenti- que artiste autodidacte, poursuit méthodiquement sa quête identitaire dans un jaillissement coloré brutal et harmonieux ; ses plumes trempées dans l’huile dessinent sans fin les L de sa Liberté.

Maria Fiel est née à Marseille. Elle pratique le dessin dès l’enfance. A la trentaine, elle découvre la pratique de la peinture à l’huile et depuis 2000, incitée par une artiste de ses amies, elle expose ses toiles au public.

volatile
volatile

Colette Chopot

Au sommet du QUEMADO...
Dans la lumière du soleil couchant, dans la splendeur du paysage modelé, le souffle de l’esprit m’a ouvert les yeux...
Sous l’ombre protectrice de l’Aigle, le cœur grand ouvert à la lumière divine, une grande voie intérieure s’est installée.
Le pas s’est fait plus léger, comme transporté par le souffle.
J’ai salué la lune parfaitement ronde, scintillante et radieuse, me sentant en parfaite harmonie avec la terre, le monde et l’univers.
Alors la création s’est déployée, les arbres sont nés, l’Homme debout, le lien entre ciel et terre, la réunion des règnes : animal, végétal et minéral, là dans les courbes enlacées, la danse des liens tissés, la danse des couleurs, la danse de la vie, UN HYMNE A LA VIE...

Jacques-Léon Charrier

Jacques-Léon Charrier débute sa carrière d’artiste en Thaïlande en 1995. Son travail s’inspire principalement de l’observation du panorama humain. Quinze années passées en Asie lui ont permis d’observer des cultures diverses et conclure à une certaine universalité de la condition humaine.

De cette expérience asiatique naîtra un intérêt grandissant pour le bouddhisme dont la quête, celle d’une sagesse individuelle, entraîne immanquablement l’esprit dans l’aventure de la recherche d’une vérité ultime des choses. Son travail “SANGHA”, présent ici, constitue une série d’interrogations nées de la confrontation de l’esprit de la doctrine bouddhiste avec son interprétation culturelle et religieuse.

Franck Ayroles

En constante recherche, Franck Ayroles se plaît à nous dire qu’il fait de la cuisine avec ses couleurs. Son style très personnel et identifiable lui a permis de présenter son travail dans toute la France et à l’étranger.

La série “Femmes” présentée donne à méditer sur la femme. Sa femme première nous touche. Symbole de la vie, elle est universelle. A ce titre, elle est aussi la nôtre, faite pour la vie, celle qui entretient les désirs, celle qui nous unit au monde visible et de l’invisible.

Franck Ayroles est de retour du pays de Lucie. Des rivages lointains, il a ramené une autre femme, nouvelle, ondoyante, légère malgré le poids de ses rondeurs, nourricière, généreuse, attirante et sensuelle.

Franck Ayroles est un artiste complet, créatif et attachant qui n’a pas fini de nous surprendre.

Pierre Samanos

Parler de sa peinture, lorsque l’on a comme conception que le mot ne couvre pas cette réalité, c’est déjà la trahir et se trahir. Des mots sont disponibles :

métier, vie, amour, volonté, hasard, rencontre, choix,... et puis ?... “ J’en mets et j’en retire jusqu’à ce que ça fasse bien ” disait Bonnard et Braque “ l’Harmonie pour moi, c’est rejoindre un certain néant intellectuel ” et puis ?... Comment je fais ma peinture n’intéresse que moi. Pourquoi je fais ma peinture ? A chacun sa réponse, la mienne n’est pas plus valable... et puis ?...

Il se trouve que “ l’outil-atelier peinture ” a ses exigences, mais que personne n’est obligé d’y pénétrer, d’y travailler... et puis ?...
Lorsque j’y pénètre, que se passe-t-il ? D’abord l’angoisse qui me commande de ressortir. Quand je ne ressors pas, la question est : où en étais-je hier ? Et ces toiles en cours, qui attendent une solution, et moi aussi. Elle est loin la sérénité. Et on en revient aux mots du début, on peut y ajouter : pinceaux, peinture, papiers, toiles, châssis,... plus une infinité de combinaisons qui siègent sur cette surface plane depuis des siècles. Voilà mon métier qui invite celui qui regarde à son propre voyage. A lui de juger ce qui est utile, ici-bas, ou non.

José Ravelo

José Ravelo, c’est l’Espagne, c’est l‘Andalousie ! C’est à la fois le peintre de cette terre de “ sangre y muerte ”, et l’homme de l’espoir, un personnage atypique et attachant, aux limites picturales d’un Goya et au lyrisme d’un Garcia-Lorca.

Entrer dans l’univers de sa peinture, c’est se livrer entier aux mystères romantiques, c’est pénétrer dans une sorte d’aura mystique dont les femmes, “ la femme ! ”, sont le centre de gravité, c’est s’ouvrir malgré soi à un monde du réel qui repousse nos frontières aux limites de notre imagination. Les personnages de Ravelo, erratiques, angoissés et angoissants, les yeux noyés dans des horizons qui nous sont imperméables, révèlent au premier regard la fragilité des hommes et l’incommensurable profondeur de leur nature.

Mais il y a de l’amour, beaucoup d’amour, dans ce théâtre d’ombres et de couleurs, et, pour qui connaît un tant soit peu José, il y a beaucoup de lui-même, avec cette tendresse et cette amitié, qui, dès le premier abord, vous mettent les larmes aux yeux et vous poussent vers lui. Il est aussi l’homme des couleurs, ces couleurs qui n’appartiennent qu’à lui et qui sont l’alliance d’un méphistophélique savoir et d’une grande expérience des mélanges et des recettes d’où naissent ces outremers, ces amarantes, ces ocres et ces noirs plus sombres que la nuit, tous ces tons qu’éclaire toujours une petite lumière, souvent l’astre de la nuit, symbole de la féminité, de la mère, inséparable icône du cosmos du maître.