Jean Godin
Jean Godin construit une œuvre très particulière qui dépasse la vision, qui va chercher la douceur et l’étrangeté d’une atmosphère qui est plus proche d’une poésie que peut dégager un lieu, et qui reste une fenêtre ouverte sur le monde merveilleux des contes et des fées. Les peintures de Jean Godin sortent de leur origine pour prendre leur particularité qui est celle où l’on s’attend à entendre déclamer un poème de Verlaine ou de Baudelaire. Mieux encore, si les vers qui existent ne s’y prêtent pas, leur création est contenue dans la toile. Pour cela, Jean Godin ouvre son premier plan comme une invite à venir parcourir son paysage. Les villages sont en harmonie avec la nature. Les maisons y ont poussé librement, en dehors de toutes contraintes, là où l’envie des habitants les a voulues. Ailleurs un étang aux rives indomptées se prélasse paresseusement parmi les prairies et les vergers. Loin, très loin de la stricte géométrie des cubistes, et bien au contraire de ceux-ci, Jean Godin a rendu toute sa fantaisie à la nature. Gustave Malher a écrit le poème de la terre, Jean Godin l’a peint.