Soraya Azouz

La série de tableaux présentés s’est construite sur fond de polémique concernant le fichier “ Edvige ”.
Sa peinture lui permet un propos mêlant la gravité

d’un sujet, tel que le fichage des individus, à une vision poétique.
Elle oppose deux dynamiques. La première voudrait figer et cataloguer à l’aide d’un étiquetage administratif (comme l’impliquait le fichier “ Edvige ”) mais très vite cette première dynamique apparaît vaine. La seconde renvoie davantage au vécu et à l’affectif que chacun entretient au monde. C’est évidemment au contact de celui-ci que se fabrique la personne.

Soulignant ces forces antagonistes, Soraya mêle, ici, différentes expressions graphiques et picturales. Rompant avec les froides fiches signalétiques qui au regard d’une administration définissent les individus de façon irrévocable, le fil conducteur de cette série de tableaux est une frise de couleur composée d’une accumulation de petits points évanescents. Ils symbolisent la perte de mémoire, la fuite du temps mais peut-être aussi la force de construction identitaire toujours en mouvement, en redéfinition et à tout le moins, jamais stabilisée.